Mondialisation et programmes scolaires dans les salles de classe africaines : existe-t-il une place pour le local ?
En Afrique, l’un des plus grands défis de l’éducation internationale pour les communautés linguistiques minoritaires est la manière dont les priorités du programme scolaire national sont influencées par des forces qui transcendent l'État-nation. Le développement des programmes scolaires présente un grand intérêt pour les acteurs de l’éducation internationale et les pionniers de l’éducation nationale. A ce titre, il est vulnérable aux attentes et aux programmes qui s’intéresseraient uniquement à une éducation de qualité, une éducation équitable pour tous les élèves (en particulier ceux des communautés marginalisées où les langues locales sont encore parlées).
L’influence de la mondialisation sur les programmes scolaires serait la clé vers un avenir mondial prospère. Pourtant, cette influence fait partie de l’uniformité des programmes, privilégiant le savoir et les réalités « internationaux ». Cela constitue un problème car la plupart des élèves en Afrique vivent des réalités très différentes de celles des élèves dans les pays occidentaux. En plus de cela, il existe en Afrique des disparités entre les élèves eux-mêmes, en matière de maîtrise de la langue, de connaissances, d’expérience de la vie et d’ambitions. Ainsi, quand la pensée internationale domine un système éducatif formel, le véritable défi du programme scolaire national est alors d’assurer un enseignement équitable pour tous, adapté en fonction du contexte linguistique et culturel.
Quelles sont les alternatives pour un tel programme scolaire international ? Dans quelle mesure les communautés, appuyées par les acteurs internationaux, peuvent-elles influencer le contenu des programmes de manière à refléter les réalités et les priorités les plus utiles à tous les citoyens africains ?
Cette présentation s’inspirera de l’expérience de recherche et de consulting de l’auteur au cours de ces 13 dernières années au Cameroun, au Kenya, au Sénégal, au Burkina Faso et au Ghana afin d’évaluer la mesure dans laquelle la qualité, l’équité et le caractère inclusif du programme scolaire formel peuvent être améliorées en considérant la langue, le savoir et les perspectives locales.
Barbara justifie d’une expérience en matière de facilitation de programmes d’alphabétisation en langue locale, de leadership des initiatives de programmes d’alphabétisation au niveau national, de renforcement des capacités, de création d’alliances de personnes et d’institutions concernées par la question de la langue et de l’éducation mais également en matière de consulting.Des publications récentes ont porté sur la création et la mise en œuvre d’une politique de langue, la lecture et la culture, les processus communautaires de développement de la langue et les questions liées à l’intégration des langues africaines dans l'éducation formelle.